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Un je qui n'existe pas.

Les mots me manquent. L’écrit me manque. Je vais de découvertes en découvertes depuis des jours et la seule trace que j’en garderai, c’est l’empreinte inévitable sur ‘moi’, sur qui je suis et qui j’ai envie d’être.

J’essaie, je m’ouvre, je libère tous mes récepteurs, dégage mes antennes. J’ai l’impression d’éclore.

Il me dit tu t’écoutes trop, et rien que cette phrase me parait insensée. Qui est « tu » et qui est « t’ », quand il n’y a plus qu’être… ?


Et malgré tout j’écris je quinze fois par phrase. Toutes ces pages, ici, sont remplies d’un je qui n’existe pas. 

 

Au-delà, il y a le bonheur, simple. Quand on me demande comment je vais, je ne sais pas répondre. Je vais bien, au-delà de bien, je vais mieux ; j’ai la sensation d’éclore et parfois, de baigner complètement dans la lumière. Peut être que ça aussi, ça n’est qu’une illusion. Mais je ne peux pas douter de cette paix, bien que quelqu’un en moi soit capable d’observer et de dire « je suis en paix » ; un jour l’observateur disparaitra, quand il sera temps, et il n’y aura plus que cette lumière et cette paix.

 

Forte de la certitude d’avoir mené jusque là une vie d’illusion, la vie d’un je qui n’existe pas, je me suis prise à essayer de revenir à mon ancienne vie. Séduire et puis, tenter une relation. Ouvrir ma porte et dire je suis toute à toi, toute entière, prends moi si c’est ce que tu veux. Et puis rien. C’est impossible.

Rien ne sera plus jamais comme avant. Et c’est pour le meilleur, j’en suis certaine.


J’ai pas mal de ménage à faire. Dans mes mille vies, celles dont je me suis longtemps plainte de porter le poids. Il y a beaucoup à faire, beaucoup à laisser s’éloigner. J’ai peur qu’il me quitte. Que son souvenir disparaisse, qu’il m’abandonne à nouveau. Je ne veux pas qu’on le chasse, je ne me sens pas prête à le laisser partir, à devoir lui dire au revoir à nouveau. C’est cette blessure que je dois parvenir à accepter, à laisser partir. Celle-là, et le reste suivra. Chaque chose en son temps.

  

Un jour, je saurai te parler. Je trouverai les mots pour dire tout ce qui se passe en moi maintenant, la grandeur des changements qui s’opèrent et tout l’amour que je découvre, comme un puits sans fonds au creux de mon ventre, là où je tiens l’équilibre. 

C’est certain, un jour je parlerai comme j’écris. Mais il n’est pas encore temps : aujourd’hui ça n’est qu’à moi que ça s’adresse.

 
Ecrit par Perfect-plank, le Dimanche 22 Janvier 2012, 17:15 dans la rubrique Actualités.


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