Tu m’as dit tu dis rien alors j’ai commencé à vouloir dire. Puis j‘ai fait mieux et j’ai dit. Pas tout. Mais j’ai dit. Simplifié les échanges. Parlé de ce qui me touche. Parlé de ce qui m’interroge.
J’viens de recevoir une alerte m’informant que 30% des francais avaient déjà voté à midi. Tant mieux ; tant mieux. Je sais pas à qui ils ont offert leur confiance, mais pour ma part, je ne peux la donner ni à l’un ni à l’autre. On me met face à un choix impossible et je refuse de le faire. QU’on compte les votes blancs !
Fin de l’aparté.
Voyez, y’a quand même un monde. Entre moi qui avance et qui commence à m’ouvrir, et lui qui ne lâche soudain plus un mot – en me répondant « mais toi tu dis jamais rien ». Alors que c’est faux, c’est tristement et sérieusement faux.
Hier à me parler comme si de rien n’était. Comme si. Comme si il n’y avait pas eu des jours, des semaines, un mois depuis notre dernière entrevue. Comme s’il n’y avait pas son silence dès que je propose de se revoir. Comme si il n’y avait pas son silence dès que je propose un sk*pe.
Le problème c’est qu’ici, il y a des personnes qui m’aiment. Des personnes qui comptent, aussi. Il y a des gens que j’aime sans désir. Mais le désir, après tout, qu’est ce que c’est ? Je préfère les aimer sans désir qu’être aveuglée par celui-ci. Je sais que ces amours sont vrais, sincères. Je sais qu’il en restera quelque chose, quoi qu’il advienne. Je sais pas comment expliquer que c’est ma façon d’aimer la plus désintéressée, la plus pure. Que je ne veux pas que ça change. Que je suis là, malgré l’absence du désir qui brûle sous la peau, malgré l’absence de toutes ces passions tempétueuses. Je t’aime d’un amour paisible et en paix avec ce que je suis, avec ce que tu es, avec ce que nous sommes. Et cette question du désir, absente de notre relation, à mon sens elle la simplifie. Je sais que tu resteras la personne la plus importante.
Et puis il y a celui à qui je dis que je ne suis pas célibataire, et qui me répond qu’il ne lâchera pas prise pour autant. Qu’il n’a pas envie de partir. Qu’il est là, et qu’il m’attend, que je suis celle qui compte pour lui maintenant. Qui me dit que je suis jolie, souvent, le matin quand il arrive au boulot. Qui me dit, j’aime ta bouche, ton cou qui ne demandent qu’à être embrassés. Qui remarque un instant mes cheveux défaits et me dit de les laisser, de quitter mon chignon strict. Qui se demande quelle est la couleur de mes yeux. Qui remarque quand je suis triste. Qui me fait des oranges pressées le matin, et dort près de moi juste en me tenant la main même s’il brûle d’aller plus loin.
Je disais à mes amis, voyez, j’ai essayé d’être avec des gentils, des vrais gentils, et ça n’a pas marché. Alors j’ai tenté un super connard, et faut croire que ça peut pas marcher non plus. Je sais que c’est faux. Mes exs étiaent pas des gentils. Mon absent n’est pas un gentil. L. n’était pas un gentil, et enfin autour de moi, nos amis communs s’en aperçoivent – ce qui me fait quand même sourire. Je n’ai jamais trop expérimenté la gentillesse. Et c’est nouveau, toute cette patience, cette infinie sollicitude.
J’leur dit de prendre soin d’eux. De prendre garde. Que je ne veux pas les blesser. Je crois qu’il est exactement là, le ‘truc’. Dans cette peur de faire souffrir. J’peux pas faire souffrir quelqu’un qui s’en fout. J’peux pas faire souffrir un ‘super connard’, alors j’ai pas peur d’essayer. J’peux pas supporter de blesser quelqu’un. D’imaginer lui faire mal. Je ne peux pas.
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