Il fait beau. Le ciel a cette couleur particulière des jours glacials, cette attitude froide et hautaine, cette manière de bleu qui n’existe qu’ici.
Interruption. Je n’arrive pas à me concentrer ; les idées vont, viennent, fusent.
Avez-vous déjà été à ce point déstabilisé ? Avez-vous déjà
perdu tout contrôle, sans réussir à nommer pourquoi ?
Le cinéma. Du grand art ; oui, un générateur d’émotion sans pareil.
Il est des choses insaisissables. Des choses insignifiantes, au premier abord. Mais ce sont ces détails, qui bouleversent. Ces minuscules particules de rien, qui viennent perturber l’équilibre ; un grain de sable s’insinue dans la machine, déroute, déraille, et tout se met en branle. Branle bas de combat, chacun à son poste : il s’agit d’assurer… Ou de se laisser porter par le hasard.
« moi, toi, et tous les autres ». C’est exactement ça. J’irai lui demander du 41 et demi, même si c’est pas ma pointure. J’irai le rejoindre et lui dirai que cette rue qu’on parcoure ensemble c’est notre vie commune, et que l’endroit où nos chemins se séparent est notre mort. J’irai le surprendre, parce que je me sentirai déroutée par sa présence. Et puis, peut être, plus rien ; et alors ? Qu’importe, je me serais invitée dans sa voiture, et il m’en aura jetée, ça n’a pas d’importance. On mettra des tableaux d’oiseaux dans les arbres pour entendre leur chant, et puis j’écouterai des chaussettes me raconter les secrets de leurs pieds.
J’aurais aimé vivre comme dans un film, ou comme dans un roman. J’aurais aimé n’être qu’un personnage de fiction, plutôt que de m’inventer sans cesse une histoire.
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