L’école est déserte. Evidemment. Il est trop tôt. Je profite de ces instants de calme avant que la journée ne tourbillonne au bout de mes doigts.
Pause. Stop. Enfin presque.
Il y a des choses qui ne s’arrêtent plus, qu’on ne peut plus ralentir ou faire cesser. Mais c’en est presque terminé cette fois, on dirait bien.
Je ne suis pas triste. Ce n’est pas un renoncement. C’est une simple prise de conscience.
Il y a un ange et il y a la douleur. Il y a la peur. Il y a le futur, le passé ; présent et avenir qui s’invitent dans le débat : non, ça n’est pas compliqué, c’est tout simple au contraire. Il y a des sentiments, des sensations, ou bien il n’y en a pas. Il y a du désir ou non. Et il n’y a surtout pas de temps.
C’est comme un nez qui coule qui empêche l’odorat et le goût – on sent que ça doit être bon, mais on ne l’expérimente pas vraiment. Reste à se construire avec un substrat de certitudes qui n’ont peut être rien de fondé ; se fixer sur des intuitions qui n’ont rien de très sur. Mais l’important c’est la cohérence et puis surtout, le respect. Si la critique est due, elle se doit de ne pas être contradictoire avec elle-même. On n’aura qu’à dire je suis égocentrique, soit, posons cela comme postulat de départ et puis après, plus à le démontrer par des arguments contraires qui n’auraient que cet objectif. Peut être ainsi la critique en elle-même deviendra « constructive ».
La critique. La critique, tout un poème. Oui. La critique, c’est difficile à entendre. Il est surtout difficile d’en tirer des conclusions positives, sur lesquelles se reposer pour avancer, aller plus loin, affiner le propos. Surtout la critique est difficile à formuler. Elle ne tient pas sur du vent. Elle demande d’être à la foi maitre de soi et de construire son argumentaire, de le tenir en le déroulant dans le temps ; c’est cette dernière dimension temporelle qui pose souvent le plus problème…
Se dire qu’on a frôlé la vie. Oui. On a failli. On aurait pu, on aurait dû. Mais se battre encore et toujours, je n’en ai plus la force. Je ne peux plus. Ca ne peut pas être un éternel combat entre toi et moi, à qui se sentira au-dessus de l’autre. Si tu veux ce genre de combat, on peut le jouer pendant l’amour. Pas ailleurs. C’est toi contre moi et puis, peau contre peau on s’engage différemment.
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