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Ca fait déjà beaucoup trop de lignes pour ne rien dire vraiment.

Je voudrais t’écrire et puis en fait, je voudrais surtout écrire, sans t’. Je voudrais écrire mais je fais toujours une erreur quand j’écris à quelqu’un, alors j’aimerais éviter cette fois.

Je m’ennuie ce soir, alors je t’ai imaginé passer cette porte et te sauter dessus sans même que tu n’aies eu le temps d’ouvrir la bouche. Et maintenant j’ai très envie de toi, et j’ai l’air un peu con avec mon désir en l’air. Mais on m’a toujours dit que prendre le temps de s’ennuyer stimule l’imagination, et je vois que ça n’a rien d’un mythe qu’on raconte aux enfants pour qu’ils nous lâchent un peu.

Tu sais, tu me fais du bien. Je pense que c’est bien de le dire ; on passe tous toujours tout notre temps à râler pour tout ce qui ne va pas en oubliant de parler de tout ce qui nous accroche des sourires inopinés au visage, alors que c’est ce qui compte le plus finalement.

Je me suis demandé à un moment, la seule règle qu’on s’est fixée, c’est de ne pas en avoir – du moins c’est comme ça que je l’entends – et j’me suis demandé si c’était tenable. Je ne dis pas que j’en veux plus. Simplement que c’est agréable, et que c’est simple comme je l’aurais toujours voulu. Je me suis demandé aussi si un jour on se dirait pourquoi, comment, puisque forcément on a chacun nos raisons d’(en) être là ; je me suis demandé surtout si ça avait une quelconque importance. J’imagine que le passé impacte le présent et nos envies d’avenir, et je pense que comprendre d’où on vient c’est un peu savoir vers où on va ; c’est sans doute pour ça que finalement, je préfère ne pas savoir, pas maintenant, et peut être même pas du tout.

J’ai plein d’idéaux et toujours la volonté de profiter des instants quand ils se présentent, mais j’suis toujours tiraillée entre le rationnel et l’émotionnel, entre l’objectif et ce que je projette sur le réel. Il y a toujours cette part d’intellectualisation qui a pourtant comme point de départ une simple envie passagère – ou non d’ailleurs, et tu vois c’est comme si à partir d’un point mille nouveaux possibles se créaient. Et je pense qu’on a ouvert un bon paquet de possibles, même si je me sens plutôt à l’aise dans cette indécision libert -ine ? -aire ? Peu importe le suffixe après tout.

Tu vois, j’écris, sans t’, et je me demande à chaque fois dans quelle mesure on écrit pour être lu ; et encore maintenant je n’ai pas décidé si je t’enverrai ces mots. En général, quand j’écris à quelqu’un ça se finit toujours mal, comme si les mots une fois posés figeaient toute situation dans une direction que je n’aurais pas ni voulue ni pressentie.

Encore une fois, c’est une question d’instant, et les mots ne sont jamais lus comme un instantané photographique, mais toujours comme quelque chose de pérenne. A croire qu’une fois écrit, c’est pour toujours, et j’me suis toujours plu à penser que ça avait quelque chose d’antique, cette façon d’entreprendre l’écrit, malgré qu’aujourd’hui ça n’ait plus rien de gravé dans la pierre.

J’ai repensé à la sculpture, en fait, j’ai repensé à pas mal de choses, à ces journées ensoleillées... C’est vrai que ça me manque, ce rapport direct à la matière ; ça a quelque chose de complètement sensuel et j’aime cet engagement du corps avant celui de l’esprit, je devrais me laisser lâcher prise plus souvent. Ca m’fait penser à tous les ‘y’a qu’à’, ‘il faut que’, et j’me dis qu’on en entasse quand même tous un bon paquet jusqu’à ce qu’ils débordent de tous nos pores. Ouais, y’a plus qu’à, pas vrai, comme un tas d’autres choses toutes plus délicieuses.

Tu vois je continue d’écrire sans t’ ; mon narcissisme à moi c’est exactement là qu’il se trouve. Et puis ça a quelque chose de fait pour, l’écrit, je veux dire voilà quand on écrit même si on pense à celui qui va lire, très vite on retourne à soi puisqu’on n’a pas le regard de l’autre pour nous renvoyer à nous-mêmes. Au fond, ça n’est qu’un jeu de miroirs et cette fois, le miroir c’est mon écran de pixels et mes pupilles en mini légos. 

J’pensais à la gourmandise à l’instant, et je me suis souvenu que tu m’as demandé pourquoi je te regardais avec intensité ; en réalité, je te regardais avec gourmandise. Et je pense que c’est positif, de vivre avec autant de délectation. Ouais, c’est bien la gourmandise, et c’est bon de cuisiner, vraiment, je devrais aussi m’y mettre un peu plus, mais après ça va provoquer tout un tas de ‘il faut que’ en chaine parce que si j’cuisine plus j’vais manger plus et du coup je vais grossir, enfin tu vois quoi. Parce que bon j’ai peut être pas l’air là comme ça, mais j’suis quand même un peu une fille avec tout ce que ça peut avoir de… fille justement. Et puis tout commence toujours par là, se sentir bien dans son corps c’est être bien dans ses pompes, parce que notre filtre à appréhender l’existence, c’est d’abord soi.

‘Faudrait que j’arrête, je crois. Ca fait déjà beaucoup trop de lignes pour ne rien dire vraiment.

Ecrit par Perfect-plank, le Mardi 22 Mars 2011, 23:21 dans la rubrique Actualités.


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