Le garçon à l’air doux m’a écrit. Et j’ai aimé. Beaucoup plus que je ne l’aurais voulu. Et puis il y avait ces quelques mots, conclus d’un candide « bisous ».

L’autre garçon virtuel ne l’est plus réellement et c’était finalement assez simple, ces instants avec lui, à boire des verres en terrasse au soleil. J’ai cru me perdre entre le martini et le verre de rouge, et puis finalement, je me suis remise en selle avec une certaine élégance. Le garçon virtuel a un joli sourire et des rides au coin des yeux lorsqu’il sourit, et j’ai tendance à trouver ça très mignon. Il porte des chemises que j’adorerais lui déboutonner, bien que je me sois demandé un instant s’il deviendrait un ami ou plutôt un amant ; il n’y avait pas entre nous cette épaisseur du désir, cette électricité perceptible, mais plutôt un agréable sentiment d’être en paix. Pourtant, le garçon virtuel a voulu virtuellement m’embrasser – mais le garçon virtuel est timide semble-t-il -  d’après les mots reçus finalement, après m’avoir quittée simplement devant chez moi  (en me raccompagnant avec gentillesse, ou prévenance je ne sais trop). Je lui ai répondu virtuellement une ode au suspense et l’ai poliment remercié d’avoir passé une si gentille soirée.

Je crois que je voudrais bien m’enrouler contre le garçon à l’air doux, mais le garçon à l’air doux est amoureux apparemment (su au dernier diner, bien qu’il n’ait jamais évoqué lui-même sa douce), d’une amatrice d’armes – alors je vais éviter de chercher à m’attirer ses foudres, même si… Et puis, il ne vit pas ici. Bien que je le revoie dans deux semaines.

Le voisin sexy m’a rappelée et autour d’un café il m’a redonné certitude d’être charmante – bien que celle-ci me quitte dès que son regard me lâche. J’ai posé mon premier lapin pour un déjeuner et y ai presque pris du plaisir, puisqu’en fait il voulait un rendez vous sexuellement actif et que j’ai du mal avec cette idée, ayant ses nouveaux-nés pleurnichards comme fond sonore toute la journée, et le sourire que je sers hypocrite à sa femme me rend nauséeuse.

J’ai acheté des chaussures à talons et il s’agit maintenant d’apprendre à marcher avec et non contre elles...