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Les temps sont durs pour les rêveurs.


Longtemps que je n’ai pas couché quelques mots. Les temps sont durs pour les rêveurs, ai-je lu ici.


 

Je ne sais plus bien.


 

Il y a son absence, quelques jours. La pluie quasi-estivale et cette odeur de printemps. C’est le jour du muguet. Cette soirée hier, presque comme au bon vieux temps. Ne restent plus que les amis du début, on dirait. Il y avait J., vous savez, celui qui me dit « on devrait pas, mais c’est toi ». Il y avait lui à nouveau avec elle, et ils m’ont semblé dissonants. C’était étrange cette situation, lui avec elle, et moi, et les papotages comme si rien n’était arrivé, comme si je n’avais pas, comme s’il n’avait pas, comme si.


 

Je ne sais plus. Je ne sais plus si j’aime ou si non. Je ne sais plus si je désire ou non. J’aurais voulu rester dans cet état des débuts, j’aurais voulu. J’aurais voulu ne pas croiser d’autres regards, ne pas m’imaginer une seconde ailleurs. C’est comme si, ce jour là, quelque chose s’était brisé, vous savez. Cet équilibre très fragile, implosé en un malentendu, en une minuscule dispute. La fin d’un état d’hébétude, la fin de ce fragment d’idéal. Les temps sont durs pour les rêveurs. Il y a ce côté cassé entre nous, et je ne sais pas s’il le ressent, et je ne sais pas s’il me sent déjà loin, lointaine, distance, absence ; et puis les rires, les sourires d’une complicité naissante avec un trop proche. Les mots qui m’ont échappé, une fois, et les regards qui se sont croisés, un peu trop longtemps, tandis que les raisons - de ne pas - tournaient tout autour de nous.


 

Je ne parviens jamais à tout mener avec entrain, de front. Je suis binaire, excessive. Oui ou non, tout de suite ou jamais, idéal ou rien.


Il m’a dit il est bien trop gentil pour que tu restes. En réalité, c’est pas tellement la gentillesse. Juste. Je ne sais pas. C’est pas la gentillesse. C’est ce côté colère rentrée. Cet instant où j’ai refusé et où en une seconde il est passé à une quasi bouderie, un énervement latent, prêt à exploser. J’ai le droit de dire non. De dire je ne veux pas, ça ne m’intéresse pas, non. Non. Et puis, sans savoir pourquoi, il y a. Il y a le contrôle de soi et ne rien laisser transparaître, et ça, ça me ressemble plus. Et.

Et.



Ecrit par Perfect-plank, le Samedi 1 Mai 2010, 14:12 dans la rubrique Actualités.


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