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On remplit rien, avec du vide

Je me suis levée ce matin, sans attendre que le réveil essaie plus encore de me tirer du lit. On ne remplit rien, avec du vide. On ne remplit rien avec du vide, tant qu’on n’essaie pas. Alors voilà, j’essaie. De me lever le matin. De mettre le nez dehors. De donner le change, au moins. Et toi t’es où tout ce temps là ? T’as dit on essaie. Et t’es pas là. T’es jamais là.

 

Moi j’attendrai plus. J’attendrai pas. Tu me dis que je suis belle, que c’était bon et que tu es bien. Mais n’importe quel tocard peut me le dire, ça. Je mérite mieux. J’ai besoin de mieux que ça. Je mérite de dire, moi, que c’était bon, que je suis bien. Peu importe qu’on se tienne pas la main dans la rue et qu’on s’embrasse pas aux passages cloutés, peu importe. Peu importe même que je me regarde comme une pute quand on quitte les soirées, quand on descend ensemble et que tu me serres pas dans tes bras, que tu touches pas ma main et que t’es juste pressé, que tu m'embrasses pas, que tes potes rigolent en nous disant bonne bourre. Mais si tu n’es pas là le jour où je décide d’aller mieux, si t’es pas là le jour où j’ai besoin simplement d’un regard, alors c’est vain. Je vais aller consulter un psy, tu vois, un mec dont c’est le boulot. La dernière fois c’était pas fructueux, et je ne me sentais pas à l’aise avec lui. La dernière fois, je venais d’essayer de mourir. C’est bizarre, tout le monde essaie de vivre, moi j’essaie de mourir. Mais quoi qu’il advienne, j’y arrive jamais complètement. On dirait que je suis morte à l’intérieur et que le corps n’a pas suivi.

 

Pourtant j’ai essayé. De te parler, de me dire. Je t’ai appelé en pleurs. Je t’ai appelé en te disant que j’étais en train de pleurer au milieu de la rue. Et tu fais comme si. Peut être juste que tu ne sais pas, mais t’essaies même pas. Je te demande pas de m’aider. Juste d’être près de moi. Juste de pouvoir sentir que t’es pas trop loin, tu vois. Prendre soin de, c’est un truc que tu connais pas. Je me suis répandue dans tes mains, et tu te savonnes avec. Rien d’autre. Tu vois, le problème, c’est pas d’être infréquentable.


Ecrit par Perfect-plank, le Lundi 27 Avril 2009, 10:06 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

MangakaDine
MangakaDine
30-04-09 à 03:01

Putain, c'que c'est beau.

Il est 4 heures du matin là où je suis et ce n'est peut-être pas fait pour être comme tel, mais je trouve ça beau et quelque part touchant. Vachement.

 


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