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Comme un adieu
Ca sonnait comme un adieu non ? il a cru que je partais. Tu m’étonnes… Mais je suis déjà partie, on dirait. Oui, déjà partie. Même si.

Evidemment quand son regard bleu et fatigué se pose sur moi j’aimerais comme avant me coller contre son dos et tendrement lui masser la nuque. Evidemment j’aimerais encore, j’aimerais toujours ; cet apaisement qui me gagne moi aussi et que j’aime partager. Mais ça n’aurait plus de sens. Parce que tout est plus simple maintenant que ces questions se sont effacées entre nous. Mais c’est le souvenir, ce traitre, qui m’attend toujours au contour ; sonner chez lui, il m’ouvre et puis je me dis qu’il manque quelque chose, oui, il manque ce regard ou ce baiser, il manque cette sensation que c’est un peu chez moi… Il te dit ressers toi si tu veux, tu regardes autour, rien n’a changé, tiens il doit héberger quelqu’un en ce moment, ya une couette sur l’autre matelas.

Oui. Finalement il avait raison, vous vous en sortez mieux chacun tout seul, mais t’aimerais quand même te retrouver dans la facilité de ses bras – ne plus t’engager à rien sinon à être parfois là, et malgré tout tu le (vous) connais suffisamment pour savoir que ça ne marchera jamais comme ça. Pourtant tu penses le savoir ; le désir persiste entre vous. T’es là à te noyer dans d’autres caresses, t’as juste envie d’un autre qui saurait vivre au même rythme, mais avant même qu’ils ne te touchent tu sais déjà que ça ne sera jamais plus ; tu leur dis méfie toi, je ne suis pas quelqu’un de bien, tu leur dis méfie toi et surtout ne ressens rien pour moi parce que là c’est moi qui vais te faire souffrir ; tu leur dis je ne mérite pas qu’on se batte pour moi, éloigne toi… T’as ces gens qui gravitent autour de toi, attendant que tu te tournes vers eux ; y’a le passé qui resurgit, bien que tu saches mieux le gérer maintenant, et puis y’a l’avenir que t’aimerais… Surtout le présent qui t’anime.

Tu vas bien, tu vas même mieux que ça. Plus qu’à apprendre à cesser de chercher dans leur(s) intérêt(s) cette confiance qui te manque, plus qu’à apprendre. Plus qu’à réapprendre à marcher sans qu’on te tienne la main, t’as plus besoin de béquille ma grande. Oui. C’est grisant. T’as décidé d’arrêter de déconner, d’arrêter surtout de rentrer chez n’importe qui passer la nuit et de te réveiller près d’un inconnu, t’as décidé que tu ne voulais pas devenir ce que ce connard te chuchotait il y a déjà bien des années. Et c’est bon. De sentir que t’es en devenir ; que tu ne vis plus dans ce passé là mais bien ici et maintenant.

T’as plein de projets ; surtout le projet de passer ces deux mois seule, au gré des rencontres. D’aller ici et là. Oui, seule ; te renvoyer à toi-même, à ta propre liberté, à ta seule initiative. Seule pour enfin te dire que t’as pas besoin d’être accompagnée pour te sentir exister. Que tu n’as pas à vivre par procuration. Que t’as enfin réussi à passer au-delà de toute cette merde, et que tu veux vivre enfin, simplement.

Ecrit par Perfect-plank, le Lundi 16 Juin 2008, 10:54 dans la rubrique Actualités.


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